Passage rapide

Lorsque le garde vint la déranger dans son bureau, il n'eut aucun doute possible. La Chancellerie ne recevait pas non plus des visites à un rythme frénétique. Des demandes de recrutement encore moins. Oui la Chancellerie Lorraine avait été complètement déserté, pour elle qui fut ambassadrice sous un temps où les couloirs était en effervescence et les bureaux remplit, fut bien étonné à son retour de ne voir aucune âme vivante. Ou plutôt si, la seule n'était autre que l'éternelle Vice-Chancelière, sa chère cousine par Alliance. Sans Carlotta les lieux lui aurait parut bien morne. Mais il fallait avouer que la nouvelle chancelière, avait de grand atouts de persuasion. Cela avait remarquablement bien marché la première fois avec Loguen. Son petit chantage mit en place, le Capitaine n'avait eut d'autre choix que de céder à la Tornade. Cette fois, elle trouva également de bon argument pour faire venir à elle, l'homme présent aux portes. A se rythme, les lieux deviendrait aussi reluisant qu'à l'époque.

Elle aimait faire attendre, les rendre impatient, et se délecter de cet agacement qu'elle lisait sur les visages lorsque elle faisait enfin son apparition. Bon certes elle savait pertinemment avec qui elle le faisait, mais avec cet homme justement c'était devenue un jeu certes des plus futile mais qui l'amusait. Elle aimait le défier, et jubilait si elle lisait le mécontentement sur son visage. Cela s'était une fois retourné contre elle, mais elle n'avait pas l'habitude de céder. Cet homme était entré dans sa vie, elle ne savait comment ni quand, ni pourquoi. C'était un fait, qu'elle ne cherchait plus à comprendre. Mais il l'intriguait comme jamais cela n'eut été. Il se disait lui même incompréhensible, mais la tornade aimait les défis, et elle irait au bout de celui-ci, même si danger il y avait. Elle prenait beaucoup de risque, y prendrait-elle goût? Le temps le lui dira...

C'est donc seulement après avoir finit une de ses interminables missive à destination de la Champagne, pour la mise au point de se traité, que la d'Acoma Talleyrand prit enfin le chemin vers la salle de recrutement. Comme à son habitude ses longs cheveux d'ébène reposaient sauvagement dans son dos contrastant avec la couleur laiteuse de sa peau. A l'approche du visiteur, ses lèvres carmine ne purent que s'étirer en un léger sourire alors que ses azurs se posait sur le blond.

Votre Grâce.

Sa tête s'inclina légèrement, mais pas trop, elle n'avait pas l'habitude de se courber face à lui. Face à personne d'ailleurs... La tornade tout en gardant sa démarche assurée et stature fière, passa derrière le bureau tout en désignant celui lui faisant face.

Installez vous.

Un ordre à peine voilé. Il avait été prévenu, et assumerait les conséquences. Lui aussi ne savait pas dans quoi il avait mit les pieds. Quoi que.. il commençait certainement à avoir l'habitude avec elle.

C'est un plaisir de voir que vous avez accepté mon... offre. Je vous souhaite donc la Bienvenue, tout en sachant que ce n'est guerre une découverte pour vous. Je connais quelques peux votre passé ici à travers vos paroles mais je vous demanderais de bien vouloir remplir le formulaire, pour la forme.

Un nouveau léger sourire vint prendre place sur son visage, tout en poussant un formulaire vers son interlocuteur.

Nous avions parlé du Domaine Royal, mais si vous souhaitez autre chose, vous pouvez toujours en faire la demande.

Qu'elle accepte ou pas, cela c'était autre chose.

Attendre ne lui faisait jamais peur. Il n'était guère d'un naturel patient, il fallait bien l'avouer, mais les années passant, l'expérience aidant, il avait appris à juguler ses émotions, du moins en partie. Oui, il ne fallait pas oublier qu'il restait un homme capable du meilleur comme du pire, d'exploser en ne montrant que le visage du démon. La dualité en lui était assez poussée. Quand il perdait le contrôle de lui même, il était capable des pires atrocités sans en éprouver le moindre remord. Hormis peut être celui de voir s'éloigner à chaque fois un peu plus les portes du paradis céleste, pour ne laisser entrevoir qu'une seule possibilité : l'enfer lunaire. Et cette perspective avait le don de l'inquiéter énormément.

Il en profita pour jeter un œil sur ce bureau qu'il avait autrefois occupé. Autre temps, un passé fort lointain qui ne pouvait que s'en trouver magnifié par le simple effet du temps. Le fameux « c'était mieux avant » éculé. Et dans la tête d'un Chlo, beaucoup de choses étaient mieux avant. Le temps de la guerre contre le HCI était loin, mais il ne pouvait s'empêcher d'y repenser avec envie. Il avait eu le privilège de servir auprès de tant de glorieux noms : Enorig, Guise, Rochelle, Mun, Sybille... Et chacun d'eux résonnaient dans le ciel pour l'éternité. Il avait beaucoup appris ainsi, et même si aujourd'hui certains le magnifiaient, à tort, il savait qu'il aurait tout donné pour redevenir leur lieutenant. Il n'était pas un chef de faction et il le savait.


La... chancellière entra dans la pièce, un léger sourire sur les lèvres. Tout juste hocha-t-il la tête très légèrement pour la saluer. Un Chlo ne s'incline pas, hormis devant les rois, et encore. Dans ses veines coulaient le sang mêlé des Von Frayner et des Azayes, des Guise et des Nakuneuil, Dans sa lignée, on était dans la Haute Noblesse depuis trois générations, et ce n'était pas près de s'arrêter. Dans un ample mouvement de son mantel, il accéda à sa demande et s'assit. Mais attention, il ne se laissa pas tomber sur sa chaise, non, lorsqu'il était le Chlo, il était en représentation perpétuelle, tout n'était que théâtre, tout n'était que paraître, jusqu'à un certain point. Il aimait son personnage arrogant et froid, autant qu'il était imbu de lui même, ou plutot de son sang, et sanguin.


Bonjour à vous, votre... Excellence c'est cela ? Comme vous l'avez si bien résumé, je viens postuler à un poste d'ambassadeur. Le Domaine Royal m'ira très bien, ayant certains contacts privilégiés avec bon nombre de comtés et d'officiers. Sans compter les autorités royales. Je suis un ami personnel de la Reyne de France et l'actuel Dauphin est mon cousin.

Il ne se vantait pas, pas le moins du monde. Il ne faisait qu'énoncer des évidences, et si il devait travailler avec Hellina, autant jouer franc jeu et carte sur table dés le début. Il était un homme de réseau, il n'y avait aucun secret à cela. Des réseaux officiels, bien sur, mais aussi, et cela était moins avouable, des réseaux officieux. Ses contacts avec la pègre n'étaient pas une légende et bon nombre de ceux qui le servaient avaient un passé trouble. Lui même n'était pas un ange de vertu, loin de là, mais il assumait tout, du début à la fin et ne regrettait rien. Chacun de ses actes avaient été le fruit d'une longue réflexion et son extrémisme n'était plus à démontrer. Il eut un léger sourire alors qu'il plongeait son regard dans le sien, ce même éternel sourire qui n'était qu'un pied de nez à la face du monde, une manière de se moquer éternellement de la vie. Enfin autant qu'il le pouvait.


Quant à mon CV... J'ai préparé une petite réponse à vos questions. Bien évidemment je n'y ai mis que les postes occupés ayant eu un rapport de près ou de loin avec la diplomatie. Il est... profondément fastidieux d'essayer de se souvenir de chaque action de sa vie, et tenter de résumer un homme à quelque lignes sur un bout de parchemin m'a toujours parut futile. Néanmoins je me suis plié au jeu.

Citation :

Chlodwig von Frayner d'Azayes, Duc de l'Aigle et de Bellesme, Vicomte de Jublains, Baron de Lesparre, Castelnau de Médoc, Mulsanne, Sillé le Guillaume, Carlat et Chateau-rouge, détenteur de l'Alérion d'Or


Fonctions occupées ayant trait à la diplomatie

• Dauphin de France
  
• Archichancelier de Bolchen
  
• Conseiller spécial de Lorraine délégué aux affaires externes
  
• Chancelier de Lorraine
  
• Ambassadeur du Bourbonnais-Auvergne en Berry
  

Résidence en Lorraine : Vaudemont.


Casier judiciaire : Condamné pour Haute Trahison par la Lorraine, pour avoir pris le château.
Relaxé pour Haute Trahison en Bretagne et en Berry.

Il posa le parchemin à plat sur le bureau du chancelier, sans la quitter des yeux. Il ne cherchait pas à impressionner par une liste quelconque de titres ou de faits divers. Il n'avait fait que fournir ce qui lui était demandé. Un point c'est tout.

Comme vous pouvez le constater, j'ai une certaine expérience dans le domaine de la diplomatie, bien que ma conception de cette science soit plutôt axé sur la collecte de renseignement, les liens personnels et le rapport de force. Je pense qu'il est très difficile de devenir diplomate, à moins bien sur de se contenter d'une lecture très binaire et d'en tirer une substance appauvrie. En bref je ne suis pas très conventionnel, mais cela, je ne vous l'apprend pas.


Il se pencha en arrière, se laissant aller dans le fauteuil alors que ses doigts se joignaient négligemment. Il n'aimait pas se vendre. On l'appréciait, ou pas, on le prenait, ou pas. L'un n'allait pas sans l'autre. A voir maintenant les exigences de son... interlocutrice.

Seigneur ce qu'elle pouvait détester quand il jouait se jeu. Cette pièce de théâtre comme il le disait, une éternelle comédie, où le personnage central avait l'ensemble des critères l'agaçant au plus haut point. Lors d'une de leurs première rencontre elle avait émit le souhait de connaître le vrai Chlodwig, pas le Chlo d'apparat. Peu à peu elle commençait à le découvrir, les bon comme les mauvais côtés. Enfin les mauvais côtés surtout, mais soit, elle avait eut ce qu'elle voulait, et l'avait cherché. Mais loin d'être idiote elle savait pertinemment qu'il y avait beaucoup de choses qu'elle ignorait sur lui, de sombre choses.Elle mettrait le temps qu'il faudrait, mais y arriverait.

Rares étaient les personnes l'intrigant autant. Elle avait tellement eut de rencontres furtives, échanger quelques mots futiles, mais elle n'avait pas pour habitude de chercher à découvrir réellement les personnes, mit à par ses proches, ni à tisser rapidement de liens, quelques ils soient. La relation crée entre les deux êtres étaient parfois étrange, insoupçonné, un tantinet malsain. Dans quel but...? Au fond le savaient-ils eux même... Parfois des doutes la prenait, des regrets, des envies de tout stopper et tout oublier, repartir sur une base plus saine. Mais quelques chose l'entrainait imperceptiblement vers le fond, découvrant à nouveau son côté sombre. Oui se passé qu'elle tentait désespérément d'oublier, remontait à la surface en la présence du Von Frayner.

Assise au bureaux, ses yeux azurées fixé sur les siens, elle tentait d'oublier tout cela, ne laissant entrevoir aucune émotion comme elle savait si bien le faire. Le plus dur cependant était de faire abstraction à son jeu. Mais soit il était ainsi, et elle l'avait de accepté. Mais réellement avait-elle eut le choix? Oui elle l'avait eut, mais avait plonger la tête la première. Soit elle assumerait. Elle même ne jouait-elle pas un rôle actuellement? Combien de temps cette comédie allait-elle encore durer?

Elle l'écouta avec attention, affichant un fin sourire parfois, ou hochant la tête. C'était étrange de le voir exposer tout cela. Bien qu'elle connaisse le Chlo arrogant elle n'avait guère pour habitude de l'entendre revendiquer ses titres, ses fonctions ou ses relations. Cela n'était pas fait pour l'impressionner, et elle en avait conscience, tout deux savaient pertinemment que cela ne servirait strictement à rien.  Mais se fut nécessaire, elle savait donc à quoi s'attendre avec lui, ainsi que ses capacités. Et dans se domaine il était bien supérieur à elle, elle l'avouait humblement. Un regard à son CV, et quelques détails lui arrachèrent cette fois un véritable sourire. Elle était au courant pour sa condamnation en Lorraine l'ayant appris par lui même, mais elle ignorait qu'il avait retenté l'expérience en Berry et en Bretagne. Décidément, cet homme l'étonnerait toujours.

Bien. Votre CV n'est point commun c'est un fait de pars votre expérience indéniable, mais aussi par vos fautes. Mais soit ! Vous avez donc une conception différente... je serais heureuse que vous m'en parliez plus longuement un de ses jours. Je suis certaine que vous avez beaucoup de chose à m'apprendre.

Elle était fière certes, s'avouait rarement vaincu, mais elle savait reconnaître l'évidence.

Nous sommes donc d'accord pour les provinces du Domaine Royal. Vous les aurez en totalité sauf la Champagne, qui à déjà été attribué à un autre. Il va de soit que vous êtes immédiatement pris, de ce fait je vous souhaite la bienvenue parmi nous Excellence. Vous verrez que l'équipe diplomatique à fort réduit. Heureusement avoir trois nouvelles recrues, j'espère que les choses changeront.
Je vous fait votre lettre de marques, et nous pourrons aller visiter vos bureaux.

Parchemin et plume fut sortit, et la lettre rapidement écrite.

Citation :

Le 04/07/1461
A tous ceux qui liront la présente lettre,

Nous, Hellina-Rose d'Acoma-Kareen Talleyrand , Chancelière de Lorraine,donnons pouvoir et permission à Son Excellence  Chlodwig Von Frayner Ambassadeur lorraine de par ses fonctions, de représenter le Duché de Lorraine, son peuple et son conseil, envers l’ensemble des hautes instances des provinces appartenant au Domaine Royal

Nous prions et sollicitons tout lecteur de croire en la légitimité de ce document, qui atteste de l’identité et de la charge remise à son porteur.

Afin que nul ne puisse contester cette présente déclaration, nous y apposons notre scel et notre signature,

Hellina-Rose d'Acoma-Kareen Tallyrand
Chancelière de Lorraine

Le lettre scellée et tendu à son propriétaire avant que la tornade lorraine se lève pour passer devant son interlocuteur.

Si vous voulez bien me suivre...