Le Cortège Bourguignon

Nombre de messages : 6 Charge : Duchesse Date d'inscription : 16/11/2012

On pouvait dire que la Bourgogne arrivait en force.
Maud n'ayant aucune envie d'être trempée par la pluie avait décidé que cett fois-ci, elle irait en coche.. En plus, ça lui permettrait de dévorer en toute impunité et à l'abri de tous les regards, les pâtes que Alphonse lui avait préparés dans un panier en osier recouvert d'un tissu..

La Lorraine, elle n'y avait jamais mis les pieds et son époux, le Duc Consort avait sauté sur l'invitation.; Il parlait de mirabelles et d'autres fruits comme la quoetsch.. Il serait donc du voyage mais vu son tempérament sanguin, il avait décidé de conduire le coche lui-même..
Et là, chose étrange en sachant ça, ni Alexandre, ni même le Père Aegon n'avaient souhaité faire le voyage avec elle.

Le Père Aegon la veille s'était soudain entiché de vendre des prunes à la Lorraine;. Une excellente idée pour Maud... Bref, de grand matin et sous un ciel gris.. elle monta dans le coche non sans avoir dit à son époux:

Mon cher époux, je vous fais confiance pour ne pas rouler à fond de train dans les ornières hein? Pensez donc à l'ogre que je nourris dans mon ventre.

Vraiment tous une bande de grecs. Déjà ça voulait pas y aller à cheval comme des vrais mais en plus il apparaissait qu'à la seule mention du fait que c'était lui qui conduirait les bestiaux ils s'étaient tous carapatés comme des poules qui trouvent un couteau ... ou comme des pucelles effarouchées. Enfin bon c'était l'esprit.
Il avait décidé de voyager léger et n'avait pas fait emporter grand chose. Tout au plus une ou deux tenues de plus que celle qu'il portait déjà mais qui de toutes façons étaient exactement les même.
Il avait ramené du pinard, du raisin et quelques échantillons de ses peaux et laines. On savait jamais des fois qu'il puisse vendre en gros aux Lorrains.
Pourpoint , pantalon, bottes, gants et capes ... tout de cuir noir. Ah qu'il aimait le noir ça lui allait au teint en plus. Il avait rêvé de mirabelles et de quiches et n'attendait qu'une chose c'est d'arriver pour essayer d'en trouver à la moindre occasion.

Préparé de pied en cap il s'approcha du machin tiré par les chevaux et apparemment son épouse était déjà sur les lieux ... Tant mieux ça ne l'obligerait pas à lui courir derrière pour ne pas être en retard. Par contre sa répartie s'affaiblissait il le sentait. Une seule tout petite remarque sur sa future conduite qu'il balaya d'un geste de la main.

Oui oui c'est ça mon épouse nous éviterons les ornières. Prenez place où nous allons être en retard.

Niall attendit que sa femme en cloque rentre dans la machine à bourrins et il s'installa lui même aux rennes. Et c'était parti mon kiki !! Il fit claquer les rênes donnant le signe du départ !
Et il n'y allait pas de main morte, galop , galop, galop , à fond de train, il ne ménageait pas les montures et les faisait aller le plus vite possible. Prenant les virages serrés, évitant les ornières d'un petit écart brutal à chaque fois. Enfin un vrai pilote quoi ! Ça ruait dans les chaumières .. ou dans le carrosse pour être précis !
Quelques petits arrêts pour l'hygiène et la boustifaille mais pas plus que de raison pour arriver au plus vite.

En vue du bâtiment diplomatique lorrain Niall ne ralentit pas au contraire il arriva à toute blinde devant l'entrée faisant arrêter le carrosse tout juste devant dans un crissement des plus inquiétants. Puis il descendit en trombe pour aller ouvrir à sa femme.
Quelle bande de mauviettes les autres quand il y repensait !

Nombre de messages : 6 Charge : Duchesse Date d'inscription : 16/11/2012

Elle aurait du se méfier en le voyant opiner à sa demande...C'était vraiment pas bon signe chez lui. ça cachait quelque chose.. et elle ne tarda pas à s'en apercevoir.; Les chevaux furent lancés à pleine vitesse et Maud s'accrocha aux montants du coche.; Le panier lui.. valdingua et les terrines s'éparpillèrent ..
Maiiiiis! Niaaaaallllllllll!
Autant crier dans le désert. Pas moyen de faire autre chose que de ne pas tomber et les pâtés qui la narguaient. Une ligne droite pour en saisir un enfin.. et le manger goulûment avec les doigts.. sauf que ses mains occupées ne pouvaient plus la retenir et elle se retrouva cul par terre en quelques secondes.
Et le périple continua jusqu'au freinage brutal en face de la Chancellerie Lorraine. Heureusement, calée au sol elle ne risquait rien..sauf qu'elle était couverte de gras .. Furieuse quand la porte s'ouvrit devant son mari heureux comme un roi.; Elle ne put que lui balancer:

Vous êtes un abruti! Trouvez-moi un linge pour frotter ma robe!

Il souriait de toutes ses dents. On peut dire qu'il avait mené un train d'enfer et qu'en plus de ne pas être en retard ils étaient surement en avance. Faut dire il s'y était bien pris Niall !
Sauf que comme à son habitude sa femme ralait ! Une de plus une de moins ça changeait pas grand chose... Elle le remercierait plus tard quand elle se rendrait compte du temps qu'il leur avait fait gagner.

Un abruti ! Non mais c'est comme ça qu'on remercie son époux de nous faire arriver plus que dans les temps ? Je suis outré !
Un linge dites vous? Je n'ai malheureusement pas ça sur moi ! Peut être qu'un des grouillots des lieux pourra vous trouver ça.
Allons nous annoncer et lui demander en même temps non?

Il avait la patate Niall et ça se voyait. Il cherchait partout du regard un larbin ou un grouillot quelconque et la présence de mirabelle , des étincelles dans les yeux.

Nombre de messages : 6 Charge : Duchesse Date d'inscription : 16/11/2012

Eh oui il avait le sourire béat , tout content .. heureux de sa promenade.
Sèchement, parce que là, elle ne rigolait pas du tout la Duchesse. Sans compter qu'elle mourrait de faim.

Vous allez trouver un larbin!
Vous lui demandez un linge!
Et vous ne bougez pas d'ici avant que je ne sois présentable.

Donc je dois trouver un larbin sans bouger d'ici vous me dites? Intéressant concept que voilà ! Je ne vais tout de même pas héler chaque personne s'approchant de près ou de loin sans le moindre savoir vivre pour vous faire plaisir crénom !!

Et le Duc de se barrer tout de go à la recherche de quelqu'un. Et de trouver un quelqu'un qui avait l'air d'un grouillot , le plus loin possible de la dite Duchesse pour éviter toute râlerie injustifiée.

Holà !! Toi là !! Oui oui toi ! Niall de Rivien , Duc consort de Bourgogne. Dis moi tu n'aurais pas un linge mon épouse s'est malencontreusement renversé de la nourriture sur sa robe !
Par la même occasion annonce nous au maître des lieux ça nous fera gagner du temps !
Ah oui et puis ... tout à fait entre nous ... Tu ne saurais pas ou je pourrais mettre la main sur des mirabelles?

L'attelage de Monseigneur Aegon était parti juste après celui du couple ducal. Ni spécialement éclatant, ni trop modeste, c'était un carrosse simple et peu confortable frappé du chrisme thomiste sur les portières, tiré par un unique cheval conduit par un vieux cocher à demi-sourd.

Quand il fut l'heure de partir, le prélat s'attendait à ce que les voitures se suivent en bon ordre et bonne allure, mais alors qu'il s'apprêtait à ouvrir le Livre des Vertus sur ses genoux pour passer le temps en de pieuses considérations, l'ouvrage lui vola des mains et manqua de peu de lui briser le nez. Le diplomate s'apprêtait à s'exclamer ainsi que commandait pareil départ, car la voiture avait pour ainsi dire bondit en avant, mais il fut devancé par le cri de la duchesse qui se devinait déjà loin.

Tout en luttant pour sortir le corps à moitié par la portière sans tomber sur le bas côté de la route dont il sentait tous les rebonds, il pestait contre la maladresse de son cocher et lui demandait de ralentir. Lorsqu'il fut enfin en position de voir le conducteur, il cria plus fort encore, si bien que ce dernier tourna vers lui un regard las et interrogatif.

Qu'y veut-il, Monseigneur?

INCAPABLE! IMBECILE! lui rétorqua le Monseigneur. Tu cherches à nous tuer?

Etonné, le cocher se contenta de montrer l'attelage ducal déjà loin devant eux.

C'est-y pas qu'on doit suivre ceux là?

Courroucé, Aegon lâcha un:

Vous allez crever la bête. Laissez filer, nous les retrouverons à la Chancellerie. Oh, et en plus de tout, il pleut!

Rentrant dans la voiture, il manqua encore d'être projeté en avant par le soudain freinage de l'équipage, rouspéta pour la forme, et entreprit de ramasser les prunes qui avaient versé de leurs paniers dans la voiture.

C'est donc après, mais pas tant que ça - comme quoi, rien ne servait de courir - la duchesse et le duc consort que Monseigneur arriva. Aussi fut-il très étonné de trouver l'attelage ducal devant l'entée de la Chancellerie. En descendant de sa voiture, il lissa sa robe blanche, ajusta son étole et sa mitre de recteur, vérifia qu'il avait bien sur lui une gourde de vin de Beaune et quelques prunes dans les poches, il s'approcha, tout frais tout guilleret, du couple ducal.

Et là, là... Il vit. La duchesse, telle une bête, assise sur le plancher de la voiture, couverte de boustifaille, du gras plein les tissus, une expression hargneuse sur le visage.

V... V... Vostre Grasce... En tant que vostre Porte-Parole, je crois de mon devoir de vous avertir qu'il serait sans doute avisé de... réajuster? vostre toilette avant de nous rendre aux festivités.

Nombre de messages : 6 Charge : Duchesse Date d'inscription : 16/11/2012

Et au fond du trou.. enfin du coche.. une lumière apparut.. Le salut en la personne du Porte parole qu'elle accueillit soulagée:
Mon père .. comme je suis heureuse de vous voir si vous saviez..

Se relevant péniblement pour sortir du coche
Regardez un peu dans quel état je suis à cause de.. à cause de..

Et regard noir vers son mari:
A cause de ces vilains cahots sur le chemin et mon époux qui voulait évidemment que sa femme la Duchesse arrive en premier..

Ah bah oui.. Pas question pour elle de dénigrer son époux en face de tout le monde non mais oh! Ca se règlerait dans leur chambre comme d'habitude.

Heureusement, j'ai une robe de rechange.. Vous pensez bien que je suis un peu prévoyante.. Sauf que mon Père.. vous connaissez bien la Chancellerie.. vous pourriez m'emmener dans un endroit discret pour que je me change avant de paraître devant le Chancelier de Lorraine et de la Duchesse? Je demandais à mon époux un linge pour m'essuyer déjà un peu..

Le Porte-Parole hocha la tête avec comisération aux explications de la duchesse, et réprima un sourire en jetant un regard au duc consort qui semblait, lui, tout à fait guilleret.

A la demande de sa souveraine, il jeta derrière et sur les côtés des regards inquiets, pour s'assurer que personne ne s'en venait vers eux. Puis, en quelques mouvements habiles, il déploya si bien sa robe qu'elle se découvrit bien plus ample qu'on aurait d'abord pu croire. Et, faisant ainsi écran entre la duchesse et de possibles regards indiscrets, il appela cette dernière à s'en remettre à lui.

Vostre Graisse.... Grasce! je veux dire! Je réponds de tout. Si vous voulez bien me suivre, je nous ferais passer dans les appartements diplomatiques bourguignons par l'entrée des domestiques.

L’ambassadrice posa sa plume dans l’écrier et se leva du fauteuil de son bureau, se dirigeant vers le feu de la cheminée pour se réchauffer les mains, cela arrivait parfois quand on écrivait longtemps, les extrémités se refroidissaient rapidement. Un léger coup à la porte lui fit tourner la tête

Les cortèfe de Bourgogne est arrivé Excellence

Conduisez-les immédiatement dans le salon de réception des dignitaires étrangers, il y a une belle flambée et apportez-leur de la mirabelle. Je les y rejoins tout de suite.

Jade laissa le serviteur se charger de faire exécuter les ordres, replaça sa tenue, bien qu’impeccable et se rendit au salon de réception pour les accueillir avec égards et... n'y trouva personne ! Elle regarda le serviteur qui l'avait prévenue avec un drôle d'air

Vous ne les avez pas conduit ici ? Qu'avez-vous fait malheureux ? Où sont-ils ? Vous négligez nos invités ?

De toute évidence, ce dernier se confondit en excuses, bégayant, bafouillant

Je... j'ai vu... son Excellence l'ambassadeur de Bourgogne... hum... amener la Duchesse vers les hum... appartements diplomatiques pour se... euh... rafraîchir... Je vais les prévenir

Il s'éclipsa en vitesse, heureux de se sortir de là

Nombre de messages : 2 Charge : Ambassadeur Date d'inscription : 25/05/2012

En retard... Comment pouvait-il s'être mis en retard alors qu'il avait lui même-veillé à l'organisation du départ en s'enquérant de ceux venant avec son Excellence Aegon ? De la manière la plus simple du monde me direz-vous. Il dû faire tout d'abord préparer le Coche aux armes de Giry et de Bonnencontre puis ensuite veiller à ce qu'il ai assez de Cognac pour le voyage et le rendez-vous.

Ensuite rejoignant le cortège il fut le seul dont le serf n’accéléra pas la cadence sachant pertinemment que cela lui vaudrait un séjour aux geôles. Si il y à bien une chose dont le Vassal du Duc du Nivernais s'était emprunt de ce dernier c'était bien le peu de clémence qu'il offrait aux excès de confiance de ses serfs. Pour le reste il leur offrait un luxe modéré mais tout à fait acceptable.
Bref, l'allure fut donc celle qui convenait le plus au retardataire. La lenteur. Car il n'y à rien de plus appréciable que le fait de pouvoir observer les paysages rencontrés.

Arrivant peu après les deux premiers Coche le fainéant s'extirpa sereinement du sien, s'étirant longuement avant de réctifier la position de son chapeau. Et, le regard curieux il chercha la compagnie qui devait êstre ici.. Au lieu de cela il ne put voir que le Duc Consort occupé avec l'un des gardes. Un soupir lui échappa, las, alors qu'il alla s'en approcher.

Je vous ai perdu à la sortie de Dijon... Où sont donc la Duchesse et le Vice-Chambellan ?...

Bah, parti ?

Nombre de messages : 6 Charge : Duchesse Date d'inscription : 16/11/2012

Cachée par l'immeeeenseeeeee cape de Aegon.; Ah ben là, Maud en était toute chose.. et un peu rassurée ..
Par l'entrée des domestiques!
Non mais mon Père.. Vous les connaissez hein?. Ils vont papoter.. raconter.. déformer...

Empoignant sa magnifique robe de bal rien que pour l'occasion, Maud se cache sous la cape du Père et laisse Niall

Voilà.. vous voyez.. je rentrerai incognito hein? Pas un mot..Je vous suis.
Et d'escalier en palier qui menaient à d'autres escaliers.. en silence.. ils y arrivèrent

Non mais ça voulait dire quoi ça ??? Le Duc il allait chercher un linge chez un grouillot et on le laissait en plan?? Tout affairé qu'il était à essayer de trouver de la mirabelle il put voir du coin de l'oeil l'arrivée du Porte Parole et la disparition de celui ci avec sa femme sans qu'il puisse esquisser un geste.
Il allait le payer cher celui là ... On enlevait pas la Duchesse à son époux impunément.

Il allait les rejoindre vite fait quand il vit arriver Alexandre, toujours en retard comme à son habitude. Mais il était hors de question qu'il reste seul avec celui là. Ah ça non alors ... Hors de question.

Vous nous avez perdu Bonnencontre ou alors vous avez trainassé en route? Enfin peu importe au final, je ne savais même pas que vous alliez venir.
Si vous voulez bien m'excuser des affaires urgentes m'appellent. La mirabelle tout ça.

Et le Duc de se presser vers l'entrée que le Porte Parole et sa femme avaient emprunté quelques instants plus tôt pour aller les rejoindre, laissant en plan le Bonnencontre sus nommé précédemment.

Nombre de messages : 2 Charge : Ambassadeur Date d'inscription : 25/05/2012

Haussement d'épaule, nouveau regard au Grouillot.

Mh... N'ayant pas pour habitude de m'inviter de lieux en lieux à l'improviste... Pouvez-vous annoncer ou mener, l'homme que je suis. Alexandre Olund, Dignitaire de Bourgogne à ce que j'ai compris du statut qui m'était accorder pour venir...

Vous remerciant.

Ou comment se retrouver seul ?

A petits pas, dans les escaliers sombres et les couloirs étroits des domestiques, le Pépé conduisit sa duchesse tout en continuant de la couvrir de sa vesture, sait-on jamais. Qui les eut vu ainsi à la faible lumière d'une torche ou d'une fenêtre les eut pris pour une apparition démoniaque, n'en doutons point. Mais enfin, aussi incommode que soit cette manière de se déplacer, il finir par arriver à l'entrée de service des appartements diplomatiques.

Ouvrant la porte et guidant la duchesse de Bourgogne dans les appartements, il hésita, tant l'air était froid, à appeler pour qu'on fisse un feu. Mais, tourant le regard vers la Grasce pleine de graisse qui se tenait à ses côtés, il se ravisa et entrepris de commencer lui-même le feu. Si si, il savait faire du feu... enfin, sans doute...

Là, je vais préparer un feu et faire chauffer un peu d'eau pour vous rafraîchir, vous pourrez vous changer pendant ce temps.

A force d'effort, une maigre flamme finit par naître dans l'âtre tandis qu'une épaisse fumée s'en dégageait dans la pièce. Une fumée toujours plus noire, toujours plus pressente, et oppressante. Sentant que quelque chose n'allait pas, le prélat se leva en rouspétant et alla ouvrir une fenêtre. L'appel d'air ainsi créé ne fit, en plus de faire entrer le froid, que rabattre la fumée vers les portes et les pièces donnant sur le reste de la Chancellerie.

Pâle, le prélat songea qu'il avait peut-être gaffé. Il ne manquerait plus, maintenant, que quelqu'un entre, alerté par toute cette fumée, pour découvrir l'ambassadeur et la duchesse, l'un tison à la main, l'autre se débattant avec ses tissus...